NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR PIERRE
LÉVY
Coordonnées
2, rue de Suez, 75018 Paris France.
Tel: 33 (0)1 42 64 76 22
e
mail : levy@globenet.org
Naît le 2 Juillet 1956 à
Tunis.
A commencé par
faire des études d'histoire, puis d'histoire des sciences. Découvre
sa vocation de chercheur en suivant les cours de Michel Serres à
la Sorbonne. Passe une thèse de sociologie sur l'idée de liberté
dans l'Antiquité avec Castoriadis
à l'EHESS (1983). Fréquente
les cours du soir du CNAM en informatique.
Très tôt convaincu du rôle
capital des techniques de communication et des systèmes de signes
dans l'évolution culturelle en général. Se donne pour
première tâche de penser la "révolution numérique"
contemporaine sur les plans philosophique, esthétique, éducatif
et anthropologique.
Travaille pendant deux ans (1984/1985) au
CREA de l'Ecole Polytechnique (avec notamment Jean-Pierre Dupuy, Daniel
Andler et Isabelle Stengers) sur la naissance de la cybernétique
et de l'intelligence artificielle.
Participe, avec l'équipe réunie
autour de Michel Serres, à la rédaction des Eléments
d'histoire des sciences (1989) où il signe le chapitre sur l'invention
de l'ordinateur. Publie un premier ouvrage, La machine Univers (1987)
sur les implications culturelles de l'informatisation et ses racines dans
l'histoire de l'Occident.
Part deux ans au Québec (1987/1989),
où il est professeur invité au département de communication
de l'Université du Québec à Montréal. En profite
pour améliorer ses connaissances en sciences cognitives. Découvre
le monde naissant de l'hypertexte et du multimédia interactif. Réalise
des systèmes experts en tant qu'ingénieur cogniticien. Son
deuxième ouvrage Les technologies de l'intelligence est le
fruit de son expérience en Amérique du Nord. Il tente d'y
donner une consistance philosophique au concept d'hypertexte et dresse le
programme d'une "écologie cognitive", assez proche de ce
que Régis Debray appellera la "médiologie".
Revenu en Europe, il imagine, grâce
aux encouragements de son ami genevois Xavier Comtesse, une forme d'écriture
iconique et interactive sur écran d'ordinateur. Quelle écriture
aurions-nous inventé si nous avions disposé de supports dynamiques
et interactifs plutôt que d'un support fixe? Vraisemblablement une
écriture qui ne note pas le son, comme l'alphabet, mais les modèles
mentaux. Son livre L'idéographie dynamique fonde théoriquement
un tel système de signes, qui systématise aussi bien l'usage
("noble") des simulations graphiques interactives dans la recherche
scientifique, que celui (méprisé et décrié)
des jeux vidéos. Les analyses théoriques des Technologies
de l'intelligence et de L'idéographie dynamique inspirent
la pratique de plusieurs artistes.
Enseigne les technologies pour l'éducation
et les sciences cognitives à Nanterre (1989/1991). Devient membre
du comité de rédaction de la revue Esprit.
Avec son camarade Richard Collin et quelques
autres, il contribue à créer, près de Genève,
le centre européen Neurope Lab, oeuvrant dans la recherche appliquée
sur la mise en réseau de la connaissance et l'économie du
savoir. Mène dans ce cadre des activités de conseil pour des
grandes entreprises et des gouvernements européens. L'aventure du
Neurope Lab durera de 1991 à 1995.
Se lie d'amitié avec Félix
Guattari.
Dès 1990, il mène avec Michel
Authier, une série de recherches et de réflexions sur les
nouvelles formes d'accès au savoir permises par les instruments numériques.
Ils aboutissent ensemble au concept de "cosmopédie" : encyclopédie
en forme de monde virtuel qui se réorganise et s'enrichit automatiquement
selon les explorations et les interrogations de ceux qui s'y plongent.
Participe avec Michel Authier aux travaux
de la "Mission Serres" sur l'enseignement à distance, lancée
par le premier ministre français Edith Cresson (1991/1993). Contribue
à l'invention d'une application particulière de la cosmopédie
: le système des "arbres de connaissances". Il s'agit d'un
système ouvert de communication entre individus, formateurs et employeurs,
permettant de reconnaître la diversité des compétences
des personnes, de réguler apprentissages et formations et de rendre
visible par une cartographie dynamique "l'espace du savoir" de
groupes humains (écoles, entreprises, bassins d'emplois) sans pour
autant attenter à la vie privée des individus. Le projet des
arbres de connaissances est décrit dans l'ouvrage du même
nom, co-signé avec Michel Authier et préfacé par Michel
Serres (1992).
Fonde en 1992 avec Michel Authier la société
Trivium, qui développe et commercialise le logiciel et la méthode
des arbres de connaissances. Des arbres de connaissances poussent aujourd'hui
effectivement dans plusieurs entreprises, quartiers et établissements
d'enseignements. Líidée síétant réalisée,
cesse toute implication opérationnelle dans le développement
de Trivium SA en 1996.
Publie De la programmation considérée
comme un des beaux-arts (1992) qui analyse sur quatre cas concrets les
actes cognitifs et sociaux mis en oeuvre par les programmeurs : l'informatique
n'est pas la technique froide que l'on imagine.
Professeur au département Hypermédia de l'Université
Paris-8 St Denis (depuis 1993).
S'intéresse activement à l'usage
esthétique des réseaux et dispositifs numériques ;
participe au conseil artistique du centre Pompidou, est membre pendant trois
ans du comité de rédaction de la "revue virtuelle"
du centre Pompidou, entretient de nombreux contacts avec des artistes.
Publie en 1994 un ouvrage sur L'intelligence
collective, qui lui semble la seule utopie à opposer aux malheurs
contemporains... et le meilleur usage possible des technologies de communications
interactives.
Analyse en 1995 dans son livre Quíest-ce
que le virtuel? la mutation contemporaine du corps, de la culture et
de líéconomie. Contrairement à certains points de vue
catastrophistes, cet ouvrage analyse la virtualisation de la fin du XXème
siècle comme une poursuite de líhominisation.
Publie en 1997 chez Odile Jacob Cyberculture,
Rapport au conseil de líEurope, qui se veut un manifeste humaniste
de la nouvelle culture en émergence.
Son grand projet : a commencé à
élaborer un système philosophique de l'immanence, intrinsèquement
hypertextuel, iconique et interactif, une sorte de Yi-King du XXIe siècle,
qui devrait être consulté de manière interactive sur
le Web, pourrait servir de plaque díorientation pour des recherches
en philosophie et sciences humaines et servir de support à des recherches-actions
dans le domaine de líéducation.
Bibliographie abrégée
Pierre Lévy a prononcé plusieurs
centaines de conférences publiques et communications à des
colloques, il a publié plus de cent articles et a signé dix
ouvrages, parmi lesquels notamment :
- Cyberculture. Odile Jacob, Paris,
1997. Traduit en catalan, à traduire en italien, etc.
- Quíest-ce que le virtuel ? La
Découverte, Paris, 1995, 150 p. (traduit ou à traduire aux
USA, en Allemagne, en Italie, au Brésil, en Espagne, en Grèce).
En coll. de poche en 1998.
- L'intelligence collective. Pour une
anthropologie du cyberspace. La Découverte, Paris, 1994, 245
p. (traduit aux USA, au Brésil, en Corée, en Allemagne, en
Italie et au Portugal). En coll de poche en 1997.
- Les arbres de connaissances, (en
collab. avec Michel Authier), La Découverte, 1992, 180 p. (traduit
en Italie, au Brésil et au Portugal). En coll. de poche en 1996.
- De la programmation considérée
comme un des beaux-arts, La Découverte, Paris, 1992, 245 p.
- L'idéographie dynamique. Vers
une imagination artificielle ? La Découverte, Paris, 1991, 180
p. (traduit en portugais et en brésilien)
- Les technologies de l'intelligence.
L'avenir de la pensée à l'ère informatique, La
Découverte, Paris, 1990, 234 p. Réédité en livre
de poche dans la collection "Points-sciences" au Seuil en mars
1993. (traduit en espagnol, italien, brésilien, portugais)
- La Machine Univers. Création,
cognition et culture informatique. La Découverte, Paris, 1987,
240 p. Réédité en livre de poche dans la collection
"Points-Sciences", au Seuil, en 1992. (traduit au Portugal et
au Brésil).
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